Louis Couperus, L'extase, traduction de Christian Marcipont


Se plaçant sous la double égide de Ralph Waldo Emerson (dont il s’inspire du mysticisme) et de Paul Bourget (il recycle partiellement  le canevas de son roman Un cœur de femme, paru en 1890), Louis Couperus (1863-1923) livre avec L’extase la quintessence du roman d’analyse psychologique qui caractérise sa « première manière ».


Un homme et une femme que tout en apparence sépare (lui un libertin désabusé, elle une jeune veuve recluse dans sa vie de famille) s’éprennent peu à peu l’un de l’autre, se découvrant au fil de leurs rencontres une complicité de sympathie qui les conduit à l’adoration mutuelle. Mais Taco Quaerts tient Cécile van Even pour une madone, cependant que lui-même lutte contre la part bestiale de son être, qu’il sait  faire obstacle à son âme sensible.  Cécile tentera de descendre  du piédestal qu’il lui a dressé. Taco s’évertuera de son côté à  monter les degrés de l’inaccessible. L’extase partagée sera le point d’intersection, frêle et fugace, de ce double mouvement d’abaissement et d’élévation, qui ne pourra dès lors plus s’exprimer qu’au passé : « Vous avez été le bien suprême de ma vie. »

Un subtil roman d’amour où la passion fixe elle-même ses interdits, ce que dira bien plus tard Denis de Rougemont, dans L’amour et l’Occident : « On ne connaît vraiment que les choses dépassées, ou du moins celles dont on a pu toucher, fût-ce même sans les franchir, les limites. »

Une première traduction française du roman paru en 1892.

Lisez ici le compte-rendu de l'ouvrage dans la revue Septentrion, dû à la plume d'Evelyne Ledoux-Beaugrand


Prix : 15 €

ISBN : 978-2-930760-12-4