Le jeune patricien Lucius se consume de désespoir : Ilia, l’esclave qu’il vénérait, a disparu. Lui seul ignore une vérité que tout son entourage s’évertue à lui dissimuler : Ilia, lassée des assiduités de son soupirant, s’est enfuie avec un de ses marins.

Lucius, accompagné de Thrasyllus, son pédagogue, de l’inénarrable oncle Catullus, de la jeune esclave grecque Cora, qui se languit d’un amour sans espoir pour son maître, ainsi que de tout un cortège d’esclaves, entreprend alors un voyage en Égypte, moins pour divertir les tourments de son âme meurtrie que pour s’instruire du sort d’Ilia. L’Égypte n’est-elle pas terre d’oracles, de prophètes, de sibylles… ? Lucius compte bien les interroger et apprendre enfin la vérité.

Las ! Les révélations ne se font plus que contre force numéraire. La sacralité, autrefois interdite au vulgaire, l’est désormais à l’impécunieux. Tout se vend et s’achète, jusqu’à la contemplation des dieux... Aussi est-ce surtout au prix d’un voyage intérieur que Lucius retrouvera la sérénité et pourra célébrer la bienvenue d’un nouvel amour.

Louis Couperus (1863-1923) demeure, aujourd’hui encore, une figure majeure du naturalisme littéraire aux Pays-Bas. Son oeuvre, à l’esthétisme très fin-de-siècle, comporte entre autres des romans psychologiques, historiques, mythologiques et des récits fantasmagoriques et symbolistes.

L’oeuvre que nous proposons pour la première fois en traduction française, et qui parut en 1911, est, sous les dehors d’une parodie du célèbre guide du voyageur, le Baedeker, un roman à la fois géographique et initiatique, dont Aphrodite elle-même semble discrètement tourner les pages. À propos de cette Antiquité si souvent recréée par Couperus, peut-être convient-il ici de citer cette réponse de Flaubert (que Couperus admirait) à Sainte-Beuve : « J’ai voulu fixer un mirage en appliquant à l’Antiquité les procédés du roman moderne, et j’ai tâché d’être simple. Riez tant qu’il vous plaira ! Oui, je dis simple, et non pas sobre. »


ISBN : 978-2-930760-09-4 

224 pages, 19 €